Depuis 2003, Lionel Sabot présente l’info sur RRB. © D.R.
À l’image de l’archipel, le paysage radio est un microcosme. Cinq radios locales : La 1ère (radio généraliste de proximité du service public), Radio Rythme Bleu (RRB), Océane FM, Radio Djiido et NRJ Nouvelle-Calédonie. On capte aussi France Inter en direct, c’est-à-dire avec dix heures de décalage horaire. "Il y a un gros attachement des gens pour la radio. Nous avons peu de radios, mais une belle diversité d’offre", commente Lionel Sabot, journaliste à RRB. "Au sortir de la guerre civile entre indépendantistes et non-indépendantistes (1984-1988), deux radios ont émergé : Radio Djiido, qui est indépendantiste, et Radio Rythme Bleu (RRB) qui est la radio de la Calédonie dans la France. Les gens ont beaucoup écouté la radio il y a une trentaine d’années, parce que c’est là qu’ils trouvaient l’information le plus vite possible. L’écoute de la radio est restée dans les habitudes."
Un autre tempo
Radio Rythme Bleu est une radio associative qui emploie 21 salariés, dont une dizaine de journalistes. Radio généraliste, elle propose un programme musical, ponctué de rendez-vous d’information. Chaque jour, de 5h à 22h, les animateurs de la station se relayent, en direct. "Il y a beaucoup plus de directs qu’en métropole et les auditeurs prennent beaucoup plus la parole à l’antenne", estime Lionel Sabot. Arrivé à Nouméa en 2003, ce Stéphanois d’origine a fait ses armes sur Radio Fourvière comme bénévole avant de décrocher un poste salarié sur RCF à Lyon. Avant de s’envoler pour la Nouvelle-Calédonie, il a présenté pendant trois ans l’info locale sur Europe 2 Saint-Étienne. "J’avais envie de voir autre chose et je suis venu m’installer ici. Je suis rentré en métropole il y a quelques mois pour un voyage presse. Je n’y avais pas remis les pieds depuis 16 ans. Je n’ai pas reconnu Saint-Étienne. C’était chouette de revoir ma famille, mais j’ai bien compris que la métropole, ce n’était plus pour moi."
L’info insulaire
Sur RRB, Lionel Sabot a présenté les infos de la matinale pendant 13 ans, avant de rejoindre l’équipe du soir, début mars. En Nouvelle-Calédonie, il a découvert une autre façon de faire de la radio. "Ce qui change, c’est qu’ici nous sommes beaucoup au contact de l’auditeur. C’est tout petit, donc tout le monde se connaît. Ce qui est marquant quand on arrive, c’est qu’on prend le temps. On fait de la radio beaucoup plus librement en s’affranchissant des formats pour prendre le temps d'aller au fond des choses. Il y a plus de liberté, mais cela n’empêche pas d’être très réactifs sur l’info. Mais il y a peut-être moins la course au scoop ou à l’info tapageuse comme on peut voir sur les chaînes d’info en continu où il faut être le premier à attendre trois heures devant un ministère alors qu’il ne se passe rien. Ici on parle de politique, bien sûr, mais aussi de tout ce qui fait la vie locale, l’info pratique, la vie associative… Nous sommes très proches du public. Il y a beaucoup moins de stress, sauf lorsque l’on parle de coronavirus où ça devient n’importe quoi !"
"L’auditeur nous appelle pour nous partager une info… on fait partie de la famille !"
Europe 1, partenaire de RRB
À l’instar de plusieurs autres radios dans différents territoires ultramarins (Guadeloupe, Réunion, Tahiti), Radio Rythme Bleu reprend partiellement le programme d'Europe 1. Ce partenariat historique permet à RRB d’alimenter ses rendez-vous d’information en reprenant certains sujets, de proposer l’édito international de Vincent Hervouet ou La revue de presque de Nicolas Canteloup. Mais RRB diffuse également le programme d’Europe 1 la nuit, à partir de 22h, soit midi à Paris. "Grâce à ce partenariat, la Nouvelle-Calédonie n’est pas complètement coupée de l’actualité en métropole et dans le reste du monde. C’est vraiment un plus pour nos auditeurs."